Travailler avec une maladie chronique n’est pas toujours simple, mais pas impossible. Insuffisance cardiaque, diabète, cancer, sclérose en plaques… quelle que soit l’affection dont vous souffrez, des aménagements peuvent vous être proposés pour concilier au mieux votre activité professionnelle et votre état de santé.
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Les pouvoirs publics estiment aujourd’hui entre 15 et 20 millions le nombre de malades chroniques en France. Les agents territoriaux sont particulièrement touchés puisqu’ils seraient près de 40 % à être atteints par ce type d’affection. Absences régulières, contraintes liées au traitement, fatigue accrue, incapacité à réaliser certaines tâches : combiner maladie chronique et activité professionnelle comporte de nombreux obstacles. Mais des dispositifs existent pour les surmonter.
Aménagement du poste de travail
Le poste de travail est régulièrement aménagé pour permettre à des agents de travailler malgré les contraintes liées à leur maladie. L’adaptation est ergonomique ou bien consiste en une modification des missions et des horaires de travail pour tenir compte de la fatigue, des soins. Cet aménagement du poste de travail peut se faire notamment dans le cadre d’un temps partiel thérapeutique. Il consiste alors en un allègement des heures travaillées, mais aussi parfois en une adaptation de la charge ou du rythme de travail. D’une durée de trois mois renouvelables - dans la limite d’un an maximum pour une même maladie au cours de la carrière -, le temps partiel pour raisons thérapeutiques doit faciliter, à terme, la reprise d’une activité à plein temps. Les agents territoriaux bénéficiant de cette mesure perçoivent l'intégralité de leur traitement.
La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) peut aussi aider au maintien dans l’emploi d’un agent souffrant de maladie chronique. Elle donne accès à certaines aides et accompagnements de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) et des Cap Emploi. Au-delà de ces soutiens, la RQTH facilite la prise en compte par l’employeur des difficultés rencontrées par l’agent. Ce dernier peut par exemple faire valoir les avis et conseils d’orientation professionnelle formulés dans la décision de RQTH (sans pour autant que le type de maladie dont il souffre ne soit mentionné), afin d’appuyer sa demande d’aménagement du poste de travail ou de mobilité.
Travailleur handicapé, bilan de compétences
Dans certains cas, la maladie nécessite un changement de cap professionnel. Un bilan de compétences est alors utile pour faire le point sur son parcours, ses compétences et ses savoir-faire. Il permet d’envisager une mobilité sur un poste plus adapté à son état de santé. Le bilan de compétences peut être financé dans le cadre d’une aide du FIPHFP à condition que l’agent dispose d’une RQTH, d’un certificat d'inaptitude ou présente un procès-verbal de reclassement. Cette aide n’est mobilisable que tous les 5 ans, sauf en cas d'évolution de l’état de santé de l’agent.