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Un jour des services publics sans fonctionnaires ?

Publié le lundi 26 août 2024 , www.lagazettedescommunes.com

Se dirige-t-on vers des services publics sans fonctionnaires ? C'est le sujet traité "avec nuances" par Émilie Agnoux, co-fondatrice de groupe de réflexion "Le Sens du Service public", dans un article d' " Humanisme", avant la dissolution de l'Assemblée nationale.

visuel Un jour des services publics sans fonctionnaires ?

« Le titre est un peu provocateur certes, mais le contenu de l’article vise bien sûr la nuance, dans une société qui en manque de plus en plus », explique la co-fondatrice du groupe de réflexion Sens du service public sur Linkedin, en présentant son article rédigé pour la revue « Humanisme », rédigé avant la dissolution de l’Assemblée nationale.

Dans « Vers des services publics sans fonctionnaires ? », l’autrice Emilie Agnoux y dépeint un statut “contesté et ébranlé”, davantage pour son statut social que juridique, et régulièrement au cœur des débats. Comme ce fut le cas lors des réunions de concertations sur le projet de réforme du gouvernement Attal, qui souhaitait voir facilité le licenciement pour insuffisance professionnelle, favoriser la rémunération au mérite et supprimer les catégories A, B et C.

Débattre démocratiquement

Ce statut a été pensé « à la fois comme un pilier de notre modèle social, la condition de la confiance de la population mais aussi de l’efficacité de nos administrations, en partant du principe que le fonctionnaire accumule de l’expérience, des compétences et garantit la continuité du service public», rappelle Émilie Agnoux.

Constamment  « jalousé, dénoncé, caricaturé », il est désormais régulièrement présenté comme un problème,  dont souffriraient nos services publics, ce qui justifierait pour certains d’ « aligner les conditions d’emploi à celles du secteur privé dans le but de satisfaire les besoins d’usagers-consommateurs tout en générant des économies substantielles. »

Or, « le statut ne constitue pas en soi un problème » rétablit la territoriale. La crise d’attractivité de l’emploi public a différentes sources comme la pénurie générale de main d’œuvre, la concurrence du secteur privé, la perte de sens, le manque de moyens…

Selon Emilie Agnoux, il est regrettable que le débat public se concentre systématiquement sur ce statut, souvent méconnu, « le nombre de fonctionnaires ou le pourcentage des dépenses publiques dans le PIB, sans jamais questionner ni débattre démocratiquement des besoins à prendre en charge collectivement ou du modèle de société dans lequel nous voulons vivre. »

« Les éléments déterminants pour apprécier ces services, qu’ils soient publics ou privés, reposent sur le projet porté par la structure, la qualité de la prise en charge, les moyens disponibles, la formation des professionnels et l’environnement de travail permettant de donner ou non le meilleur de soi . »

Préservation des missions régaliennes

Finalement, « l’une des seules digues qui semble encore tenir réside dans la préservation des missions régaliennes, pour lesquelles il existe un relatif consensus sur la nécessité de disposer de fonctionnaires de statut. »

Pourtant, questionne Emilie Agnoux, « qui peut aujourd’hui affirmer que la gestion des déchets, de l’eau, des sols, de l’alimentation, du numérique public etc. ne constituent pas des domaines stratégiques qu’il convient de préserver dans le giron de la puissance publique, à son contrôle et à sa maîtrise ? »